Ce n’est ni un shōnen classique, ni une romance adolescente balisée. Plutôt une rencontre subtile entre deux solitudes que tout oppose et qu’un simple gâteau pourrait rapprocher. Dans Bloom (The Fragrant Flower Blooms With Dignity), la première incursion animée de l’œuvre de Saka Mikami, c’est dans les replis du quotidien que naît l’essentiel : une histoire d’affection fragile, suspendue entre deux mondes que tout sépare mais que l’humanité relie.
Adapté d’un manga qui a déjà conquis plus de 5 millions de lecteurs depuis sa publication sur l’app Magazine Pocket de Kodansha, la série sera disponible dès en 2025 sur Netflix. La première bande-annonce vient d’être dévoilée, et avec elle, l’univers délicatement contrasté que propose le studio CloverWorks.
Une douceur entre deux mondes
Dans une ville japonaise fictive mais familière, deux établissements scolaires se font face comme deux pôles inversés d’une même société. Chidori, lycée masculin abritant élèves turbulents ou marginalisés. Et Kikyo, lycée de jeunes filles issues de la bourgeoisie, codée, policée.
Au cœur de cette opposition sociale : Rintaro Tsumugi, adolescent massif au regard d’acier mais au cœur tendre. Il aide sa famille dans leur pâtisserie et découvre une parenthèse de calme lorsqu’une jeune fille, Kaoruko Waguri, entre dans la boutique. Elle ne le craint pas. Elle ne le juge pas. Un échange. Un regard. Une première fissure dans les murs de préjugés.
Quand Rintaro apprend que Kaoruko est élève à Kikyo, c’est tout leur fragile équilibre qui vacille. Dès lors, Bloom ne raconte plus simplement une romance adolescente, mais la tentative de construire un lien dans un environnement qui ne veut pas de ce lien. Entre attentes sociales, hiérarchies implicites et violence symbolique, les deux adolescents doivent choisir s’ils peuvent – ou non – tracer leur propre chemin.
Un staff d’élite, une esthétique soignée
Le projet, produit par le studio CloverWorks (Wonder Egg Priority, Bocchi the Rock), est porté par Miyuki Kuroki à la réalisation, avec un chara-design délicat signé Kohei Tokuoka. On retrouve également Rino Yamazaki à la composition de la série et Moeki Harada à la musique originale. Le soin porté aux détails visuels – des uniformes au design des pâtisseries – annonce une série où l’esthétique prolonge la narration.
Côté musique, Tatsuya Kitani signe le générique d’ouverture « Manazashi wa Hikari », tandis que Reira Ushio livre une chanson de clôture douce-amère, « Hare no Hi ni ». Deux titres déjà salués par les fans sur les réseaux sociaux, où la bande-annonce a dépassé les 2,4 millions de vues en quelques jours.
Un récit contre la brutalité douce du monde
Bloom, c’est aussi une réflexion sur la tendresse comme forme de résistance. Dans un univers scolaire souvent traité sous l’angle du conflit ou du spectaculaire, la série préfère poser ses valises dans l’intime, le vulnérable, le presque imperceptible. La première image promotionnelle publiée par Netflix montre Rintaro et Kaoruko marchant côte à côte, se regardant sans parler. Un geste simple, presque banal, mais qui contient en germe toutes les tensions à venir.
Le public japonais semble déjà conquis : le compte X officiel a rassemblé plus de 80 000 abonnés avant même la sortie de l’épisode 1. Une preuve que l’attente est bien réelle pour cette série au tempo lent mais au souffle profond.