Chaque été apporte son lot de productions calibrées pour faire grimper la tension d’un cran. Cette fois, c’est Prime Video qui dégaine Countdown, une série d’action mâtinée de paranoïa sécuritaire, dans laquelle les minutes s’écoulent au rythme des menaces terroristes. Lancée le 25 juin, la série signée Derek Haas (FBI: International, Chicago Fire) s’ancre dans un Los Angeles quadrillé, où chaque décision est une ligne de code dans une opération d’envergure.
Si la saison 1 aligne les rebondissements et les figures classiques du genre (le vétéran hanté, la menace invisible, l’institution fragilisée), une question plus discrète monte en puissance dans les cercles de fans et les couloirs de la plateforme : verra-t-on une saison 2 ? Ni confirmée ni annulée, la suite de Countdown semble prise dans un entre-deux symptomatique des productions actuelles : un lancement sous haute pression… mais sans garantie de lendemain.
Une saison 1 conçue comme un “one shot”
Lancée sans promotion excessive, la série repose essentiellement sur la figure centrale de l’agent militaire Evan, incarné par Jensen Ackles, bien connu du public pour son rôle dans Supernatural ou The Boys. Il traîne dans ses valises un passé d’opérations clandestines et une capacité à détecter le chaos avant qu’il ne surgisse. Ce profil n’a rien de nouveau, mais Countdown tente d’y injecter un surcroît d’humanité et de désillusion post-11 septembre.
Le synopsis tient en quelques lignes : lorsqu’un missile est intercepté aux abords de Los Angeles, le gouvernement déploie une cellule d’intervention tactique pour déjouer une potentielle attaque sur le territoire. Evan, malgré ses cicatrices, est rappelé dans la machine. Très vite, les menaces s’enchaînent, et les zones grises s’épaississent.
Avec ses six épisodes, la première saison se regarde comme une mini-série — et c’est bien là que le bât blesse pour les espoirs de suite. Le projet est d’ailleurs présenté comme un one-shot dans les catalogues Amazon US. Aucune indication ne laisse entrevoir un chantier en cours pour une saison 2, et l’épisode final boucle suffisamment d’arcs narratifs pour fonctionner en l’état.
Un avenir suspendu à la data
D’un point de vue industriel, le sort de Countdown dépendra du sacro-saint engagement utilisateur : minutes vues, taux de complétion, impact sur les abonnements. Pour l’heure, ni Prime Video ni MGM Studios (le label de production) n’ont communiqué de chiffres. Aucun indice dans le Top 10 mondial non plus, ce qui laisse penser que Countdown pourrait avoir réalisé un score correct, sans effet viral.
Dans une interview à TVLine, Derek Haas a évoqué la série comme un « projet compact » mais a glissé qu’il « avait des idées » en cas de renouvellement. Du côté de Jensen Ackles, les réponses restent floues, l’acteur étant par ailleurs engagé sur d’autres franchises.
Un genre en quête de souffle
Le thriller paramilitaire n’est pas un genre en crise, mais il tourne à vide depuis quelque temps sur les plateformes. Entre Jack Ryan, Citadel, Special Ops: Lioness ou The Terminal List, les figures de l’agent déchu ou du commando éclair sont devenues des archétypes interchangeables. Countdown s’inscrit dans cette généalogie, sans trop chercher à en bouleverser les codes.
Mais ce qui pourrait faire la différence, c’est justement ce refus de l’épopée interminable. En six épisodes, la série va à l’essentiel, même si elle sacrifie parfois la finesse au profit de l’efficacité. Cette concision pourrait lui valoir une reconnaissance tardive, à mesure que le public se lasse des saisons à rallonge.
Verdict : possible, mais peu probable
Sans annonce officielle, sans post-générique ouvert, sans déclaration appuyée du studio ou de la plateforme, Countdown semble avoir été pensée comme une série auto-contenue. Une seconde saison n’est donc pas impossible, mais elle nécessiterait un alignement de facteurs qui, pour l’instant, restent invisibles : chiffres solides, réengagement créatif, et disponibilité du casting.