De l’animation existentielle à la fresque historique, la plateforme affine sa ligne éditoriale.
Apple TV+ continue de creuser son sillon : peu de séries, mais une promesse de singularité. Là où Netflix joue la profusion et Prime l’algorithme ciblé, Apple préfère le raffinement austère — un luxe qui peut se permettre de rater parfois, mais rarement de céder à la facilité. L’été 2025 ne déroge pas à cette logique, avec cinq séries en diffusion hebdomadaire, où se croisent absurde, polar, spéculatif et épique.
Lire aussi : Prime Video : les séries à suivre cet été (Nouveautés 2025)
4 juin — Stick
Comédie | États-Unis | 10 épisodes, diffusion hebdo
Owen Wilson, visière visée sur le front et spleen au fond des poches, incarne Pryce Cahill, ex-gloire du golf retombé dans l’anonymat après une carrière brutalement stoppée. Vingt ans plus tard, il traîne son désarroi entre un divorce, un licenciement dans un magasin de sport, et l’impression de n’avoir plus rien à viser, ni sur le green, ni dans la vie.
C’est alors qu’arrive Santi, ado ingérable et surdoué du swing, que Pryce va tenter de coacher — mais aussi de comprendre. Car Stick, malgré son affiche comédie, s’inscrit dans une tradition américaine du duo intergénérationnel fracturé mais complémentaire : celle où un adulte à la dérive croit sauver un jeune révolté, et finit par se reconstruire lui-même. Le tout dans un monde rarement représenté à l’écran : celui des parcours de golf de seconde zone, entre tondeuses fatiguées et rêves de grandeur.
Un peu de Ted Lasso, un peu de The Way Back, et une petite balle blanche pour éviter la noyade.
13 juin — Not a Box
Animation | États-Unis | Série
Riley est un lapin. Curieux, rêveur, toujours les yeux grand ouverts. Et ce qu’il voit dans une boîte en carton n’a rien à voir avec un simple emballage. Pour lui, c’est un vaisseau spatial, une scène de théâtre ou un bastion à défendre contre l’ennui. Not a Box, adaptée des albums d’Antoinette Portis, déploie cette puissance imaginative enfantine sans jamais la trahir ou la sur-commenter.
27 juin — Smoke
Série noire psychologique | États-Unis | 8 épisodes
Un incendie, un cadavre, un silence. Smoke s’ouvre sur la disparition d’un pompier modèle dans une ville moyenne. L’enquête est menée par un ancien collègue en disgrâce, qui soupçonne rapidement que le feu cache autre chose qu’un simple accident.
Plus que le mystère, c’est l’ambiance qui fait le sel de la série : tension contenue, grisaille visuelle, dialogues laconiques. Apple flirte ici avec le réalisme de Mare of Easttown et le nihilisme de True Detective, tout en ménageant ses effets.
11 juillet — Foundation (Saison 3)
Science-fiction philosophique | États-Unis | 10 épisodes
Après deux saisons en demi-teinte mais visuellement impressionnantes, Foundation revient pour un nouveau cycle. L’adaptation d’Isaac Asimov continue d’explorer le lent effondrement de l’Empire galactique, entre intrigues politiques, théories psychohistoriques et destinées personnelles.
Cette saison 3 semble vouloir resserrer la narration, donner plus d’espace aux personnages, et faire émerger enfin les enjeux de l’intelligence collective versus les messianismes individuels.
1er août — Chief of War
Épopée historique hawaiienne | États-Unis | 9 épisodes
Jason Momoa quitte les plateaux Marvel pour un projet beaucoup plus personnel : Chief of War retrace la formation du royaume d’Hawaï à la fin du XVIIIe siècle, entre luttes tribales, colonisation et stratégie militaire.
Tournée en grande partie en langue indigène et avec un casting hawaïen, la série ambitionne de déconstruire les récits de conquête trop souvent racontés par l’Occident. C’est la première grande fresque Apple sur les souverainetés alternatives et les résistances culturelles. Reste à voir si l’écriture sera à la hauteur de l’ambition politique.
