Netflix continue de fouiller dans les archives récentes du petit écran et exhume, ce 14 novembre 2025, Absentia, une série passée presque inaperçue lors de sa sortie initiale sur AXN et Amazon Prime Video. Créée par Gaia Violo et Matt Cirulnick, réalisée par Oded Ruskin (No Man’s Land), cette fiction américaine s’étale sur trois saisons et une trentaine d’épisodes, et s’impose aujourd’hui comme un exemple typique de ces thrillers psychologiques qui, loin de l’esbroufe, préfèrent sonder les failles humaines.
Le choix de Netflix de la remettre en avant ne doit rien au hasard : portée par Stana Katic, ancienne star de Castle, Absentia explore des thématiques — mémoire, culpabilité, paranoïa d’État — qui résonnent avec l’air du temps.
Emily Byrne : une revenante au cœur du doute
L’histoire débute par une disparition. Emily Byrne, agente du FBI, disparaît sans explication alors qu’elle traque un tueur en série. Six ans plus tard, elle est retrouvée vivante dans une cabane en ruine, dévastée, amnésique. Ce qui devrait être une renaissance vire à la tragédie : son mari s’est remarié, son fils ne la reconnaît plus, et une nouvelle série de meurtres vient réveiller le passé. Très vite, Emily passe du statut de victime à celui de suspecte.
Absentia joue sur cette ambivalence avec une intensité rare. Stana Katic y incarne une femme rongée par le doute, aussi fragile que déterminée, traquée par une institution qui ne croit plus en elle. La série fonctionne comme un jeu de miroirs entre vérité et manipulation, où chaque piste mène à une autre impasse.
Une série à la croisée du polar et du drame intérieur
Tournée en Bulgarie, Absentia s’éloigne volontairement des standards visuels des productions américaines. Les décors bruts, les forêts pluvieuses et les zones industrielles désaffectées donnent au récit un ton presque européen, loin du clinquant des thrillers classiques.
Oded Ruskin, déjà familier des récits d’espionnage complexes, installe un climat tendu sans recours à l’action excessive. Ici, tout repose sur l’atmosphère : les silences, les visages, l’usure psychologique des personnages.
La série interroge surtout la reconstruction : comment retrouver son identité après avoir été dépossédé de soi ? Comment redevenir mère, épouse, ou agente quand le passé s’effrite ? Ces questionnements donnent à Absentia une dimension plus intime, presque existentielle, où le suspense sert avant tout à sonder la résilience.
Une redécouverte dans le catalogue Netflix
Diffusée initialement entre 2017 et 2020, la série avait trouvé un public modeste mais fidèle. Aujourd’hui, Netflix lui offre une seconde vie, peut-être aussi parce qu’elle s’inscrit parfaitement dans l’actuelle tendance des “revivals discrets” : ces séries à la fois ancrées dans le polar et marquées par une écriture plus lente, plus cérébrale.
L’arrivée d’Absentia le 14 novembre pourrait ainsi séduire un nouveau public, attiré par les thrillers psychologiques exigeants.
En renouant avec la tradition du drame paranoïaque et en s’appuyant sur une héroïne aussi opaque que bouleversante, Absentia s’impose comme une redécouverte pertinente — une de ces séries qui, des années après leur première diffusion, trouvent enfin le terrain d’écoute qu’elles méritaient.
À noter
Absentia — Série américaine (AXN / Amazon Prime Video, 2017–2020)
Créée par Gaia Violo et Matt Cirulnick
Réalisée par Oded Ruskin
Avec : Stana Katic, Patrick Heusinger, Cara Theobold, Neil Jackson, Matthew Le Nevez
Disponible sur Netflix à partir du 14 novembre 2025
