Ils portent des chemises à col pelle à tarte, fument comme leurs parents, aiment comme si c’était interdit, et rêvent dans une époque où rien n’était simple — surtout pas être adolescent. Bonne nouvelle : La primera vez, série colombienne aussi rugueuse que nostalgique, revient le 4 juin sur Netflix pour une saison 3. Et à défaut de vous apprendre la géométrie dans l’espace, elle continue d’explorer celle — bien plus chaotique — des cœurs, des classes sociales et des idéaux.

Avec son air de faux teen drama vintage et sa vraie lucidité sur les cicatrices de l’apprentissage, La primera vez n’a rien d’un divertissement rétro à la “Stranger Things tropicale”. Elle s’ancre dans une Colombie des années 70, faite d’uniformes scolaires amidonnés, de révoltes latentes, de pulsions qu’on planque sous le matelas et de déclarations écrites à l’encre bleue.

Et si la série a été si bien accueillie (deux semaines en tête des visionnages en Colombie pour la saison 2, 7 prix India Catalina dès la première saison), ce n’est pas un hasard : elle raconte ce que peu de séries racontent aussi bien — l’intime qui se heurte au politique, le désir qui bute sur les conventions, et cette première fois qui ne parle pas toujours de sexe.

Une série de premières… qui dure

Le titre original, La primera vez, pouvait laisser croire à une série concept autour d’une expérience unique. Mais à l’évidence, la première fois ne s’arrête jamais.


Chaque saison ouvre un nouveau tiroir émotionnel. Dans cette troisième, on retrouvera l’ensemble du casting d’origine : Emmanuel Restrepo, Francisca Estévez, Sara Pinzón, Santiago Alarcón, Verónica Orozco, et tous les visages familiers de ce lycée où l’on se cherche plus qu’on n’apprend.

Après les bouleversements de la saison 2, le Bogotá des années 70 continue de vibrer au rythme des drames adolescents sous haute tension sociale :

  • Pabón est de retour à l’école, après ses déboires.
  • Luisa, désormais mère, est embarquée dans une liaison avec Arbeláez qui fait jaser les couloirs.
  • Castro tente de faire annuler sa suspension.
  • Et pendant ce temps-là, la fracture entre Eva et Quiñonez laisse José María Root en position d’arbitre désabusé.

Granados et Eva : le rêve ne meurt jamais (mais il prend cher)

Au centre de cette nouvelle saison : Granados, qui entre dans son nouveau rôle de père. Ce qui aurait pu le recentrer… ne fait que raviver ses vieux sentiments pour Eva. Mais l’amour, chez La primera vez, est toujours un terrain piégé, plein de quiproquos, de lettres qu’on n’envoie pas et de silences qu’on regrette. La série interroge une fois encore : faut-il tout dire ? Faut-il persister ? À quel moment une déclaration devient une intrusion ?

Une série historique à plus d’un titre

La primera vez devient avec cette troisième saison la première série originale colombienne Netflix à passer ce cap. Ce n’est pas un détail : cela confirme le virage de la plateforme vers un soutien plus franc aux productions locales, notamment en Amérique latine, où les récits ancrés dans des réalités historiques rencontrent une résonance bien au-delà des frontières.

Ajoutez à cela l’implication du créateur Dago García et de Caracol Televisión, et vous obtenez un projet qui conjugue exigence narrative et fidélité à un certain réalisme social.

À voir, dès le 4 juin

Si vous avez connu les chagrins d’amour en salle d’étude, les engueulades de profs plus politiques que pédagogiques, ou simplement si vous aimez les séries qui parlent d’adolescence sans filtre Instagram, La primera vez est à (re)découvrir.


Les saisons 1 et 2 sont déjà disponibles sur Netflix. La saison 3 arrive le 4 juin 2025, et si le teaser ne dit pas tout, il suffit à raviver l’envie de replonger dans ce lycée où les sentiments sont plus épineux que les dissertations.