Et si la fin du monde ne ressemblait pas à une pluie de météorites, mais à un effondrement sous vos pieds, en plein centre-ville ?

Un gouffre qui s’ouvre sur Wilshire Boulevard, des voitures englouties, des familles arrachées à leur époque, et un monde inconnu qui s’étale sous le bitume. La Brea, série diffusée à l’origine sur NBC, revient pour une deuxième saison sur Netflix France dès le 15 juin 2025. Et si la première saison avait été reçue comme un mélange improbable entre Lost et Jurassic Park sous anxiolytiques, cette nouvelle salve d’épisodes ne recule devant rien : paradoxes temporels, civilisations oubliées, failles existentielles.

Rappel des enjeux de la saison 1

Si vous avez manqué le début du voyage (ou que vous l’avez partiellement effacé de votre mémoire), La Brea commence lorsque la terre s’ouvre littéralement sous Los Angeles, créant un cratère gigantesque. Ceux qui tombent ne meurent pas : ils atterrissent dans un monde préhistorique, version 10 000 av. J.-C., peuplé de mégafaune, de tribus hostiles et d’artefacts anachroniques.

La série suit deux timelines : celle des survivants, menés par Eve Harris (Natalie Zea), et celle des proches restés à la surface, dont Gavin (Eoin Macken), ex-militaire au passé flou, qui découvre que ses visions étranges sont peut-être des souvenirs d’un monde qu’il n’a pas encore rejoint.

Une saison 2 plus ambitieuse (et plus étrange)

La saison 2 pousse le concept encore plus loin. Non seulement les personnages se débattent dans la jungle hostile de cette époque oubliée, mais ils découvrent l’existence d’autres portails temporels, d’autres époques — et d’autres versions d’eux-mêmes.

On voyage désormais entre 10 000 av. J.-C., 1988, et le présent. Certains personnages se perdent dans ces sauts, d’autres s’y forgent de nouvelles identités. L’enjeu n’est plus seulement de survivre, mais de comprendre comment (et pourquoi) ces failles temporelles existent. Et ce que le gouvernement cache depuis le début.

 

Il ne s’agit pas ici d’une série purement “SF blockbuster”. Ce sont les choix moraux, les dilemmes familiaux, et l’idée même de libre arbitre qui deviennent les vrais sujets de fond.

Un casting toujours aussi inégal, mais attachant

Oui, La Brea reste un ovni télévisuel : dialogues parfois mécaniques, effets spéciaux à géométrie variable… mais aussi des personnages qui existent malgré tout. Natalie Zea, en mère guerrière, porte la série sur ses épaules. Eoin Macken compose un anti-héros abîmé par ses visions. Et les ados de la série, loin d’être les archétypes attendus, ont droit à de vraies trajectoires d’émancipation.

Mention spéciale à Chiké Okonkwo (Ty), dont le personnage prend une importance cruciale dans les épisodes de cette saison.

Tournée en Australie, pensée comme un labyrinthe

Peu de gens le savent, mais La Brea est tournée intégralement en Australie, dans l’État du Victoria. Un choix qui permet d’offrir aux spectateurs des paysages à la fois familiers et déstabilisants, un entre-deux visuel parfait pour illustrer l’idée d’un monde parallèle à la nôtre.

La saison 2 joue à fond la carte de l’isolement : les décors deviennent mentaux, le temps se plie, les distances perdent leur sens. C’est à la fois frustrant et fascinant, comme si la série avait choisi de simuler un rêve lucide dont on ne peut pas sortir.

Calendrier et accessibilité

  • Date de mise en ligne sur Netflix France : 15 juin 2025
  • Nombre d’épisodes : 14
  • Langues disponibles : VF, VO, VOSTFR
  • Saisons suivantes ? : La saison 3 (finale) existe, mais n’a pas encore été annoncée sur Netflix France. Elle est disponible aux États-Unis sur Peacock.

Faut-il regarder ?

Si vous avez été accro à Lost, frustré par Manifest et agacé par Terra Nova, La Brea pourrait vous intriguer. Ce n’est pas une série “parfaite”, mais une œuvre qui tente — souvent maladroitement, parfois brillamment — de parler de ce qui nous lie, au-delà du temps et des espaces.

Et c’est aussi une série sur la chute. Littérale, temporelle, morale. Une chute qui nous ramène à quelque chose de plus ancien que notre époque : la peur de se réveiller dans un monde que l’on ne comprend plus.