Le samedi 19 octobre, France 4 invite les spectateurs à (re)découvrir un film méconnu mais essentiel de la galaxie Ghibli : Les Contes de Terremer, réalisé en 2006 par Gorō Miyazaki, le fils de Hayao.
Adapté des romans d’Ursula K. Le Guin, ce long métrage est un conte initiatique sur la peur, la mort et la perte d’équilibre d’un monde magique. Un film à part, où se lit à la fois l’héritage et la fracture d’une dynastie artistique japonaise.
Un monde déchiré entre dragons et humains
L’histoire se déroule à Terremer, un archipel imaginaire où la magie s’effrite et où les dragons s’entre-tuent dans le ciel. Le jeune prince Arren, rongé par une part d’ombre, fuit son royaume après avoir assassiné son père. Sur sa route, il croise Épervier, un puissant archimage en quête d’équilibre, et Therru, une jeune fille mystérieuse qui semble détenir le secret de la vie et de la mort.
À travers cette errance initiatique, Arren apprend à dompter sa peur, affronter ses démons et redonner sens au lien entre les êtres vivants.
Inspiré à la fois des romans Le Sorcier de Terremer et L’Ultime Rivage de Le Guin, mais aussi du manga Le Voyage de Shuna de Hayao Miyazaki, le film entremêle deux univers : la sagesse poétique de Ghibli et la rigueur morale de la fantasy littéraire.
Le premier pas hésitant de Gorō Miyazaki
Le contexte de production des Contes de Terremer est presque aussi dramatique que son intrigue. En 2003, Hayao Miyazaki reçoit enfin l’accord d’Ursula K. Le Guin pour adapter son œuvre. Mais trop occupé par Le Château ambulant, il laisse la réalisation à son fils, Gorō Miyazaki, alors débutant.
Un film controversé mais essentiel
À sa sortie en 2006, le film divise. S’il atteint la première place du box-office japonais et rapporte 7,8 milliards de yens, il reste le Ghibli le plus critiqué.
La presse occidentale le juge confus, tandis que Le Guin elle-même salue la beauté du dessin mais déplore une adaptation “trop violente” et éloignée de sa vision spirituelle du bien et du mal.
Pourtant, Les Contes de Terremer fascine par sa mélancolie et son souffle symbolique : derrière ses failles, il témoigne du passage de témoin entre deux générations, d’un monde ancien vers un autre.
Diffusion
Samedi 19 octobre à 21h10 sur France 4
Réalisation : Gorō Miyazaki – Studio Ghibli
Musique : Tamiya Terashima, Carlos Núñez
Avec les voix de Rémi Bichet, Georges Claisse, Nadine Girard