Disponible dès aujourd’hui sur Netflix, The Beast in Me explore la part d’ombre qui sommeille derrière les apparences policées des banlieues américaines. Créée par Gabe Rotter (The X-Files) et produite par Howard Gordon (Homeland), cette mini-série en huit épisodes convoque deux acteurs d’exception — Claire Danes et Matthew Rhys — dans un duel psychologique aussi feutré que troublant.

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Un voisin trop parfait pour être innocent

Aggie Wiggs (Claire Danes), autrice à succès, vit recluse depuis la mort de son fils. Lorsqu’elle apprend que son nouveau voisin, Nile Jarvis (Matthew Rhys), un magnat de l’immobilier accusé d’avoir assassiné sa femme, s’installe dans la maison d’en face, son instinct d’écrivaine reprend le dessus.Elle décide de lui proposer un livre : un portrait de l’homme derrière le monstre. Jarvis accepte. Commence alors un tête-à-tête où la curiosité vire à l’obsession.Plus le récit progresse, plus les rôles s’inversent — et la question centrale se déplace : qui manipule qui ?

 

Claire Danes et Matthew Rhys : deux prédateurs en face à face

Les retrouvailles entre Claire Danes (Homeland) et Matthew Rhys (The Americans) sont au cœur de la tension dramatique. Leur relation repose sur un mélange de méfiance et de fascination mutuelle, nourrie par une attirance intellectuelle autant que morale.
Rhys confie à Tudum :

“Ils se reconnaissent comme des égaux. Ce qu’ils voient chez l’autre n’est pas la monstruosité, mais le reflet de leur propre faille.”

Danes, productrice exécutive de la série, s’est inspirée du célèbre essai de Janet Malcolm, The Journalist and the Murderer, pour construire son personnage :

“Je voulais explorer l’idée du journaliste — ou de l’écrivain — comme prédateur. Quand la vérité devient une arme, que reste-t-il de la morale ?”

Thriller d’auteur et étude du pouvoir

The Beast in Me s’inscrit dans la lignée des thrillers psychologiques qui dissèquent les jeux de domination et d’influence. La série ne se contente pas de rejouer la mécanique du “voisin suspect” : elle interroge la manière dont le récit — celui qu’on écrit ou qu’on croit — devient un instrument de contrôle.
Sous les dialogues précis et les silences tendus, on sent poindre une autre lecture : celle d’un monde où la fascination pour le crime révèle moins la peur du mal que le désir de le comprendre.

Le titre, emprunté à une chanson de Johnny Cash, ne désigne pas uniquement l’éventuel meurtrier. “La bête”, ici, habite chacun des protagonistes : le besoin de pouvoir, le goût du danger, la tentation de franchir la ligne.

Une production millimétrée, portée par un casting remarquable

Autour du duo central, la distribution complète dessine une toile d’intrigues :
Brittany Snow incarne Nina Jarvis, l’épouse disparue, dont la présence hante chaque scène ; Natalie Morales joue Shelley, l’ex-femme d’Aggie, figure lucide et protectrice ; Jonathan Banks et Deirdre O’Connell ajoutent une profondeur générationnelle à ce récit d’obsession et de culpabilité.

La mise en scène de Howard Gordon privilégie l’intime : lumière tamisée, décors bourgeois, ruptures sonores. L’ambiance évoque par moments The Undoing ou The Night Of, mais avec une approche plus littéraire, presque documentaire dans sa précision émotionnelle.

Le monstre n’est pas toujours celui qu’on croit

À mesure que la série avance, le doute s’installe : Aggie, censée enquêter sur un crime, finit par s’y confondre. Sa quête de vérité devient un miroir de sa propre perte.
The Beast in Me n’offre pas de réponses faciles — seulement le vertige de voir deux intelligences se détruire à force de vouloir se comprendre.

Fiche technique

Titre : The Beast in Me
Création : Gabe Rotter
Production : Howard Gordon, Claire Danes
Diffusion : Netflix – 13 novembre 2025
Genre : Thriller psychologique
Nombre d’épisodes : 8
Distribution principale : Claire Danes, Matthew Rhys, Brittany Snow, Natalie Morales, Jonathan Banks, Deirdre O’Connell
Pays : États-Unis