Le mois de novembre s’annonce dense sur Prime Video, et parmi les sorties qui attirent déjà l’attention, After The Hunt occupe une place singulière. Pas seulement parce que Julia Roberts y tient le rôle principal, ni parce que Luca Guadagnino en signe la mise en scène. Le film arrive chargé d’une réputation déjà installée après son passage à la Mostra de Venise 2025, et son retour sur un terrain narratif où les déstabilisations intimes s’entremêlent avec les tensions sociales.
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Luca Guadagnino explore l’effondrement d’une vie bien réglée
Dans After The Hunt, Luca Guadagnino s’éloigne du soleil de Call Me By Your Name et du vertige sensuel de Challengers pour revenir à un cinéma plus frontal, concentré sur le trouble moral et la frontière mouvante entre le public et le privé.
Le film se centre sur Alma Imhoff, professeure d’université incarnée par Julia Roberts, dont la carrière bascule lorsqu’une élève brillante, interprétée par Ayo Edebiri, dépose une accusation visant l’un de ses collègues, joué par Andrew Garfield.
La mécanique habituelle des institutions universitaires — procédures, prudence, communication — ne suffit pas à stabiliser l’affaire. D’autant qu’un secret que la professeure croyait enterré depuis des années menace de refaire surface. Guadagnino utilise cette fissure pour étendre le récit : ce n’est pas qu’un drame universitaire, mais aussi l’histoire d’un système qui protège ses propres trajectoires au détriment de ce qu’il prétend défendre.
Le scénario est signé Nora Garrett, et la mise en scène s’appuie sur une photographie de Malik Hassan Sayeed, un chef opérateur dont les compositions soulignent généralement les rapports de force et les zones d’ombre plus qu’elles ne cherchent le spectaculaire.
Un casting rare où chacun occupe un rôle décisif
Guadagnino compose ici une distribution resserrée mais significative :
Julia Roberts dans un rôle plus rugueux, où le prestige de façade se heurte à l’effritement intérieur ;
Ayo Edebiri, qui continue d’étendre son champ de jeu au-delà de la comédie ;
Andrew Garfield, placé au centre de l’accusation qui enclenche les tensions ;
Michael Stuhlbarg, dans le rôle du mari d’Alma, un contrepoint essentiel pour montrer comment le travail contamine les espaces privés.
Chloë Sevigny, Thaddea Graham, Lío Mehiel et David Leiber complètent le casting.
Le film est produit par Metro-Goldwyn-Mayer, Imagine Entertainment, Frenesy Film Company et Big Indie Pictures, avec une musique composée par Trent Reznor et Atticus Ross, dont la sensibilité pour les ambiances menaçantes laisse entrevoir un environnement sonore tendu plutôt qu’expansif.
Venise comme première caisse de résonance
Présenté hors compétition à la Mostra de Venise 2025, After The Hunt a circulé comme un film d’atmosphère plutôt que de démonstration.
Les premiers retours soulignent une œuvre dense de 138 minutes, un rythme volontairement étiré qui permet à Guadagnino de laisser monter les pressions individuelles et institutionnelles sans jamais basculer dans le sensationnalisme.
La sortie en salles a été organisée de manière progressive :
10 octobre 2025 (sortie limitée aux États-Unis)
17 octobre 2025 (sortie nationale)
16 octobre 2025 en Italie
20 novembre 2025 sur Prime Video en France
Ce choix confirme la volonté d’Amazon MGM Studios de faire du film l’un de ses piliers automnaux
Conclusion : un film qui interroge plus qu’il ne rassure
After The Hunt n’est pas conçu pour trancher les dilemmes qu’il met en scène. Le récit joue davantage sur les ambiguïtés, les stratégies de survie et les zones de silence. Ce que Guadagnino filme ici, c’est la manière dont un environnement peut disloquer une personne lorsque les structures censées la protéger deviennent le lieu même de sa chute.
L’arrivée sur Prime Video, le 20 novembre, donnera au film une nouvelle exposition, après sa carrière en festival et ses sorties internationales. Un moment idéal pour découvrir ce que Guadagnino propose lorsqu’il déplace son cinéma du territoire du désir vers celui des responsabilités qui dérapent.
