Les heures qui précèdent un combat ressemblent rarement à des images de gloire. Elles sentent la sueur froide, les néons trop blancs et les décisions qu’on ne peut plus repousser. L’Ultime Round, attendu sur Paramount+ le 12 décembre, s’installe précisément là : dans cet espace où un boxeur décide de revenir alors que tout son corps lui souffle de rester à distance. Présenté à Toronto en 2024, le film de Sean Ellis suit Orlando Bloom dans un rôle qu’il transforme physiquement et mentalement, enfermé dans une chambre d’hôtel de Las Vegas pour tenter de redevenir un champion. Pas d’embellissement, pas de gloriole : juste le prix à payer pour remonter sur le ring.
Un retour sur le ring qui n’a rien d’un geste héroïque
Dans L’Ultime Round (The Cut en version originale), Orlando Bloom incarne un boxeur qui ressort de sa retraite avec une obsession simple : conquérir un titre. Pas pour un baroud d’honneur, ni pour une gloire tardive, mais parce qu’il porte encore ce besoin viscéral d’aller jusqu’au bout d’un engagement qu’il n’a jamais soldé.
Le film s’intéresse moins aux coups échangés qu’à ce rituel préparatoire qui précède les combats : l’entraînement asphyxiant, la discipline absolue, les replis dans des chambres impersonnelles où l’esprit dérive autant que le corps se vide. Sous la direction de Boz, un entraîneur intransigeant campé par John Turturro, le boxeur se soumet à une perte de poids drastique, cadrée, justifiée, mais physiquement destructrice. C’est cette tension permanente que la caméra de Sean Ellis explore, avec une attention presque documentaire.
Un trio au centre du dispositif
Le film repose sur une dynamique triangulaire :
Orlando Bloom, métamorphosé, perdant plus de 15 kilos pour le rôle (information confirmée dans Collider),
John Turturro, mentor méthodique, parfois brutal,
Caitríona Balfe, témoin impuissant d’une spirale qu’elle ne peut qu’observer sans pouvoir la contrer.
Leurs interactions dessinent une ligne claire : au-delà du sport, L’Ultime Round raconte une forme de sacrifice contemporain, où ambition, contrôle et autodéstruction avancent ensemble.
Un projet pensé comme un huis clos physique
Sean Ellis s’est entouré d’une équipe cohérente pour donner une texture particulière à cet enfermement volontaire : la photographie (qu’il signe lui-même) privilégie les lumières écrasées du désert du Nevada, les salles d’entraînement exiguës, les couloirs impersonnels. La musique de Lorne Balfe et Stuart Michael Thomas renforce cette sensation d’étau narratif où le temps semble se contracter jusqu’au combat final — combat qui n’est jamais mis en avant comme une récompense ou un climax, mais comme l’aboutissement logique d’un processus.
Tourné à l’été 2023 dans le Nevada, produit par Tea Shop Productions et Amazing Owl, L’Ultime Round s’inscrit dans un cinéma de boxe qui s’intéresse aux marges plus qu’à la performance sportive.
Une sortie très attendue sur Paramount+
Après son passage au TIFF 2024 dans la section Special Presentations, le film a prévu une sortie américaine le 5 septembre 2025. En France, c’est Paramount+ qui le diffusera dès le 12 décembre 2025.
Une sortie stratégique : peu de films de boxe récents ont assumé un point de vue aussi resserré, et encore moins porté par une star hollywoodienne prenant un tel virage physique et psychologique.
