Arte propose ce 26 novembre Le ravissement, premier long métrage d’Iris Kaltenbäck, récompensé dans plusieurs festivals et remarqué dès sa présentation à Cannes. Ce drame intime explore le basculement d’une femme dont les repères affectifs s’effritent et montre comment un mensonge peut bouleverser une existence entière.

Un récit centré sur Lydia, sage-femme en perte d’équilibre

Le film suit Lydia, interprétée par Hafsia Herzi, sage-femme investie dans son métier et fragilisée par la rupture récente avec Julien. Sa solitude et son sentiment de déroute émotionnelle l’amènent à une décision déterminante : faire croire à Milos, chauffeur de bus rencontré peu auparavant, qu’il est le père du bébé que vient de mettre au monde sa meilleure amie, Salomé.

Cet événement constitue le point de départ d’un engrenage où Lydia se laisse dépasser par son mensonge. La réalisatrice s’inspire d’un fait divers évoqué dans la presse, où une jeune femme empruntait l’enfant d’une amie pour construire une histoire sentimentale. Le scénario s’empare de ce contexte pour interroger la vulnérabilité, le besoin d’être vue et les attentes liées à la maternité.

 

Une mise en scène nourrie par l’observation du réel

Iris Kaltenbäck ancre son film dans le quotidien d’une maternité, où une partie du tournage a été réalisée aux Lilas. L’équipe réduite ainsi que Hafsia Herzi ont suivi de véritables gardes de sages-femmes afin de reproduire les gestes de soin, les rythmes et les interactions du métier. Ce travail se ressent dans la manière dont le film filme les corps, les naissances et les moments suspendus où l’intime se mêle au professionnel.

La réalisatrice revendique des influences issues de portraits de personnages isolés, inspirés notamment de Taxi Driver ou Panique à Needle Park. Le Ravissement reprend cette attention portée aux trajectoires sensibles, tout en s’appuyant sur des références de cinéma asiatique contemporain pour capter la ville et les espaces de solitude.

Un parcours remarqué dans les festivals

Présenté à Cannes en 2023 dans la sélection de la Semaine de la critique, Le ravissement a reçu le Prix SACD, marquant une entrée remarquée pour Iris Kaltenbäck. Le film a ensuite été distingué au Festival de Zurich, où il a obtenu une mention spéciale du jury, ainsi qu’au Festival de Montreuil, avec un prix décerné par le jeune public.

En 2023, il a également remporté le Prix Louis-Delluc du premier film et, l’année suivante, le Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma. Aux César 2024, Hafsia Herzi a été nommée dans la catégorie Meilleure actrice, tandis que le long métrage concourait pour le Meilleur premier film. Cette diffusion sur Arte constitue ainsi l’occasion de découvrir une œuvre qui interroge avec précision la manière dont un secret peut envahir chaque relation.

Le film trouve une dimension singulière dans la manière dont il observe les liens affectifs, laissant au spectateur le soin d’interpréter les zones d’ombre qui façonnent Lydia.

FAQ

Quel est le sujet du film Le ravissement ?
Le long métrage raconte l’histoire de Lydia, sage-femme qui fait croire à un homme qu’il est le père de l’enfant de sa meilleure amie.

Qui a réalisé Le ravissement ?
Le film est réalisé et écrit par Iris Kaltenbäck, dont il s’agit du premier long métrage.

Le ravissement a-t-il reçu des récompenses ?
Oui, il a été primé à Cannes, à Zurich, à Montreuil et a remporté le Prix Louis-Delluc du premier film.