Ce soir, Arte redonne des couleurs brûlantes à l’asphalte poussiéreux du cinéma post-apocalyptique : Mad Max, premier opus de la saga fondatrice signée George Miller, revient à l’écran. Sorti en 1979, ce film australien fauché et nerveux allait redéfinir le genre, poser les bases du futur blockbuster Fury Road, et propulser Mel Gibson dans une carrière internationale.

Mais une question persiste chez les spectateurs qui préfèrent le confort de la VOD à la programmation télévisée : Mad Max est-il disponible sur Netflix ? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ?

Une légende motorisée née dans les décombres

Avant les déserts rouges, les tempêtes de sable et les explosions millimétrées des années 2010, il y eut un policier désabusé sur une route australienne, une vengeance à moteur, et une société en décomposition lente. Mad Max ne se contente pas de montrer un monde en ruine : il le pressent. Le pétrole se fait rare, la justice s’effrite, la violence devient le langage commun.

Mel Gibson, quasi inconnu à l’époque, incarne Max Rockatansky, figure borderline d’un monde qui bascule. Un agent des forces spéciales sur le point de raccrocher, jusqu’à ce que la route lui arrache ce qu’il avait encore d’humanité. Budget minuscule, mise en scène serrée comme un frein à main : George Miller invente un langage. Brut. Épuré. Une poésie mécanique dans les entrailles du chaos.

 

Une distribution culte, un point de départ stylistique

Aux côtés de Gibson : Joanne Samuel, Steve Bisley, Hugh Keays-Byrne (déjà Toecutter, futur Immortan Joe dans Fury Road). Le montage, haletant, doit beaucoup à la formation médicale de Miller : chirurgien urgentiste avant d’être réalisateur, il cadence les plans comme des pulsations cardiaques.

La caméra roule au ras du bitume, les visages sont cadrés comme des masques. Pas encore de décor grandiloquent : ici, tout est fonctionnel. On devine plutôt qu’on observe. Et pourtant, on n’oublie rien. Mad Max est moins un film à suivre qu’un souffle à absorber.

Pourquoi Mad Max n’est-il pas (encore) disponible sur Netflix France ?

On pourrait croire qu’un classique vieux de 45 ans est forcément libre d’atterrir sur n’importe quelle plateforme. Ce serait mal connaître les logiques du streaming.

La chronologie des médias n’a rien à voir ici : Mad Max est hors d’atteinte de cette règle, qui encadre en France les délais entre sortie en salle et arrivée en streaming payant. Le film, datant de 1979, est techniquement libre de circulation.

Mais Netflix n’a jamais intégré ce film dans son catalogue français. La raison ? Un arbitrage éditorial. Les droits sont sans doute fractionnés entre plusieurs acteurs (chaînes TV, éditeurs DVD, autres plateformes).

Cela dit, rien n’empêche Netflix de l’ajouter un jour. Il suffirait d’une nouvelle fenêtre de négociation, d’un cycle spécial, ou du lancement d’un nouveau film de la saga (comme ce fut le cas avec Fury Road ou Furiosa). L’ajout serait alors opportun. Pour l’heure, il ne l’est pas.

Où le voir en France aujourd’hui ? Et quelles alternatives sur Netflix ?

Ce soir, c’est sur Arte que le film est proposé gratuitement, en version restaurée. Il est aussi disponible à l’achat ou à la location sur les plateformes classiques (Canal VOD, Apple TV, Google Play).

Sur Netflix France, on ne trouve actuellement aucun des volets de la saga Mad Max. Mais pour ceux qui cherchent des récits de chaos mécanique ou d’effondrement stylisé, quelques titres approchants existent :

  • Snowpiercer (série) : post-apo glacial sur rails

  • Love, Death & Robots : quelques épisodes flirtent avec l’esthétique post-industrielle

  • Black Crab (film suédois) : survie militaire dans un monde ravagé

En attendant Max

On aimerait que Netflix rende hommage à ses fantômes du bitume. Mad Max n’est pas un simple film culte : c’est le prototype d’un langage cinématographique. Sa rareté sur les plateformes mainstream en dit long sur les hiérarchies actuelles du contenu.

Mais tant que des chaînes comme Arte continuent de diffuser ce genre de pierre angulaire, l’essentiel est sauf. Le moteur peut encore rugir.