Au nord de l’Argentine, la poussière ne recouvre pas que les routes. Elle enveloppe aussi les ambitions, les secrets de famille et les lois que l’on fait passer en silence. C’est là que Les Malédictions (The Curses), mini-série argentine de trois épisodes, prend racine. Attendue le 12 septembre sur Netflix, cette adaptation du roman de Claudia Piñeiro creuse un territoire où la filiation et le pouvoir s’entremêlent jusqu’à l’étouffement.
Kidnapping, lithium et pactes muets
Tout commence avec un enlèvement. Alors qu’une loi cruciale sur l’exploitation du lithium s’apprête à être votée, la fille du gouverneur est kidnappée par son propre bras droit. Le geste semble fou, mais derrière l’acte s’esquisse un passé enterré, vieux de treize ans. Un complot larvé resurgit, bousculant les certitudes, brouillant les loyautés, exposant les blessures privées comme les enjeux publics.
Adaptée par Daniel Burman (El Rey del Once, Pequeña Victoria) et Martín Hodara, la série aborde frontalement les dynamiques de pouvoir, les héritages familiaux empoisonnés, et ce qui se transmet malgré nous — les silences, les hontes, les cicatrices sociales.
Une production sous tension, ancrée dans la terre
Tournée dans le nord argentin, la série fait le choix du paysage comme levier dramatique. Les étendues arides, à la croisée du thriller politique et du western, créent un décor où l’intime se mêle au collectif. Chaque plan semble chargé d’une électricité latente. Ce n’est pas un hasard si Les Malédictions se déploie autour de l’exploitation du lithium : richesse souterraine, violence en surface.
Une fiction pas si éloignée du réel
Le roman de Piñeiro, publié en 2017, avait déjà fait parler de lui. Son personnage principal, Fernando Rovira, gouverneur aux méthodes brutales et à l’ascension fulgurante, aurait, selon certains lecteurs, des accents de Mauricio Macri. L’autrice a toujours défendu la part de fiction, tout en reconnaissant s’être documentée auprès de figures politiques comme Ricardo Alfonsín ou Eduardo Duhalde.
Qui figure au casting ?
Leonardo Sbaraglia incarne le gouverneur, figure à la fois paternelle et glaçante.
Gustavo Bassani, Alejandra Flechner, Monna Antonópulos et Francesca Varela complètent le casting.
La série est produite par Oficina Burman et Cimarrón, deux entités affiliées au Studio Mediapro.
Côté écriture, on retrouve une équipe dense : Daniel Burman, Natacha Caravia, Martín Hodara, Andrés Gelos et Pablo Gelós, signe que le projet repose autant sur la construction narrative que sur la complexité des dialogues politiques et intimes.
Une mini-série en trois épisode
Les Malédictions ne cherche pas la longueur mais l’impact. Trois épisodes seulement, mais une densité qui s’annonce forte, à la croisée de plusieurs genres : drame familial, satire politique, thriller rural. Une série qui interroge, sans lourdeur, la mécanique invisible des héritages — personnels comme institutionnels.
À voir dès le 12 septembre sur Netflix.
Pour celles et ceux qui ne redoutent pas les histoires où les fantômes s’invitent dans les urnes… et dans les berceaux