France 3 propose ce mercredi 19 novembre à 21h05 un nouveau numéro de La Grande Librairie, et Augustin Trapenard réunit autour de lui cinq auteurs dont les œuvres dialoguent sans s’être concertées : des mémoires écrites au soir d’une vie, un essai sur les territoires numériques, une exploration sociologique du réel qui se délite, un récit noir ancré dans la violence contemporaine et une fresque de science-fiction qui interroge ce qui reste d’humain quand tout vacille.
Cette diversité ne cherche pas l’effet de vitrine : elle dessine un paysage de questions que la littérature pose aujourd’hui avec une acuité rare.
Margaret Atwood : une vie relue à 85 ans
L’invitée la plus attendue de l’émission est Margaret Atwood, qui publie à 85 ans Le Livre des vies : Mémoires écarlates chez Robert Laffont.
Connue mondialement pour La Servante écarlate et ses récits dystopiques, Atwood revient ici sur son parcours, ses influences, ses engagements, ses inquiétudes pour l’avenir et sur les lignes de force qui ont traversé son œuvre.
Ce livre, très commenté dans la presse internationale, fonctionne moins comme une chronique que comme une mise en perspective : une existence entière relue avec un regard précis, souvent ironique, toujours attentif au monde.

Asma Mhalla : comprendre l’époque à travers le “cyberpunk”
Autre voix importante de la soirée : Asma Mhalla, spécialiste des enjeux numériques et politiques, invitée pour son essai Cyberpunk, publié au Seuil.
Elle y déplie l’idée selon laquelle nous avons basculé dans un monde dont les logiques techniques et les systèmes d’information influencent nos perceptions, nos comportements et nos peurs. L’autrice relie esthétique cyberpunk, inégalités numériques, techno-politique et dérèglement du futur proche.
Une réflexion qui touche directement aux anxiétés contemporaines — surveillance, fragmentation, perte de contrôle — mais par un biais intellectuel qui refuse le sensationnel.
Gérald Bronner : la “post-réalité” passée au crible
Le sociologue Gérald Bronner vient présenter À l’assaut du réel (PUF), un essai consacré à ce qu’il nomme la “post-réalité”.
Il s’intéresse à la manière dont le vrai et le faux se brouillent sous l’effet des réseaux sociaux, des croyances virales et de la perte de confiance dans les institutions. Bronner poursuit son travail sur la crédulité collective, les bulles cognitives et la fabrique de l’adhésion, dans une perspective qui croise psychologie, sociologie et sciences cognitives.
Enki Bilal : le retour de Bug avec un quatrième tome
La soirée accueille aussi Enki Bilal, l’un des auteurs majeurs de la bande dessinée francophone, pour Bug – Tome 4, publié chez Casterman.
Ce nouvel épisode poursuit sa grande fresque d’anticipation où l’effondrement numérique global bouleverse les structures politiques et psychiques. Bilal y déploie son esthétique reconnaissable, où technologie, mémoire et crise civilisationnelle se mêlent dans un univers aux contours instables.
Ingrid Astier : un roman noir aux lisières du tragique
Enfin, Ingrid Astier vient présenter Ultima, roman noir publié chez Gallimard.
L’autrice, connue pour ses récits situés au croisement des ténèbres humaines et des fractures sociales, explore ici une intrigue sombre qui met en tension loyauté, violence et survie. Son écriture, souvent décrite comme sensorielle et tendue, interroge les zones grises de la relation humaine.
Avec cette émission du 19 novembre, La Grande Librairie propose une traversée rare : mémoires d’une vie littéraire immense, cartographie du monde numérique, interrogation du réel qui vacille, récit noir contemporain et vision futuriste d’un univers à l’arrêt.
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