Arte diffuse ce jeudi 19 décembre à 20h55 La souffleuse de verre, un téléfilm germano-tchèque réalisé par Christiane Balthasar et adapté du roman éponyme de Petra Durst-Benning. Sortie en 2016, cette fiction replonge dans l’Allemagne impériale de la fin du XIXe siècle et met en scène le combat de deux sœurs confrontées à un ordre social qui leur refuse toute place dans l’artisanat du verre.

Un récit situé au cœur des verreries de Thuringe

L’intrigue se déroule en 1891, à Lauscha, une petite ville de Thuringe réputée pour ses ateliers de verrerie. Johanna et Marie Steinmann perdent leur père, maître souffleur de verre, et se retrouvent sans ressources. Bien qu’il leur ait transmis son savoir-faire, la loi et la corporation interdisent aux femmes de pratiquer ce métier.

Pour survivre, les deux sœurs se séparent :

  • Johanna devient vendeuse chez un marchand de verre dans une ville voisine.
  • Marie peint des objets en verre dans un atelier local.

Très vite, elles se heurtent à la violence, à l’exploitation et à l’humiliation. Face à ces contraintes, elles prennent une décision déterminante : rouvrir l’atelier paternel et produire leurs propres créations, notamment des décorations en verre pour les sapins de Noël, afin de conquérir leur indépendance.

Une adaptation fidèle au roman de Petra Durst-Benning

La souffleuse de verre est l’adaptation du premier volume de la trilogie Les Souffleurs de verre, écrite par Petra Durst-Benning. Le scénario, signé Léonie-Claire Breinersdorfe, s’attache à restituer avec précision le contexte social et économique de l’époque, marqué par une industrialisation naissante et une stricte hiérarchie des rôles.

Le téléfilm aborde frontalement plusieurs thématiques :

  • la place des femmes dans les métiers artisanaux interdits,
  • la transmission du savoir face aux règles corporatistes,
  • la violence domestique et sociale,
  • l’autonomie économique comme levier d’émancipation.

La réalisation privilégie une approche sobre, laissant toute sa place aux gestes du travail du verre et aux tensions humaines qui structurent le récit.

Un duo d’actrices au centre du récit

Le film repose largement sur l’interprétation de Luise Heyer et Maria Ehrich, qui incarnent respectivement Johanna et Marie Steinmann. Leur jeu met en relief la complémentarité des deux sœurs, entre pragmatisme et détermination.

À leurs côtés, Franz Dinda, Dirk Borchardt et Max Hopp composent une galerie de personnages masculins représentatifs des rapports de pouvoir de l’époque. L’ensemble contribue à ancrer le récit dans une réalité historique crédible, sans simplification excessive.

Rediffusé régulièrement sur Arte depuis sa première diffusion française en 2016, La souffleuse de verre s’inscrit dans la ligne éditoriale de la chaîne, attentive aux fresques historiques centrées sur des destins féminins.

Un téléfilm à découvrir ou redécouvrir pour son regard sur un combat discret mais déterminant, à l’heure où l’histoire industrielle se racontait rarement au féminin.

La souffleuse de verre est-elle inspirée d’une histoire vraie ?
Le film est une fiction adaptée d’un roman, mais il s’appuie sur des réalités historiques liées aux verreries de Thuringe et aux interdictions professionnelles faites aux femmes au XIXe siècle.

Quand et où voir La souffleuse de verre ?
Le téléfilm est diffusé le 19 décembre à 20h55 sur Arte et est également accessible sur la plateforme arte.tv selon la disponibilité.

Quel est le thème central du film ?
Le récit traite principalement de l’émancipation féminine à travers le travail, dans un contexte social et artisanal dominé par les hommes.