Ce jeudi 6 novembre à 20h55, Arte nous ramène dans les paysages lunaires de la péninsule de Snæfellsnes avec Meurtres au pied du volcan (Hraunið), série policière islandaise où le silence du décor pèse autant que les secrets qu’il abrite. Réalisée par Reynir Lyngdal et écrite par Sveinbjörn I. Baldvinsson, la série en quatre épisodes reprend les enquêtes de l’inspecteur Helgi Runarsson, déjà aperçu dans La Falaise (Hamarinn, 2009).

Un suicide qui n’en est pas un

Tout commence par la découverte du corps d’un banquier retrouvé mort chez lui, fusil entre les jambes, dans le petit village côtier de Snæfellsnes. L’affaire semble bouclée : suicide. Mais Helgi, policier venu de Reykjavik, sent immédiatement que quelque chose cloche. En épaulant Gréta, jeune enquêtrice locale, il met au jour une mise en scène soigneusement orchestrée. Derrière la mort du notable se cache un réseau de trafics, de rancunes et de dissimulations liés à la crise financière islandaise qui a profondément marqué le pays.

 

L’Islande comme personnage

Tournée dans les paysages bruts et minéraux du nord-ouest islandais, la série tire sa force de ce décor à la fois magnifique et oppressant. La roche noire, la brume et la mer deviennent les témoins muets d’un pays encore hanté par ses bouleversements économiques et humains. Ici, la nature ne sert pas seulement de toile de fond : elle impose sa lenteur, son mutisme, sa loi.

Une galerie de personnages fissurés

Au fil des quatre épisodes, Helgi voit l’affaire se transformer en labyrinthe : disparition d’un père et de sa fille, affrontement avec un gang de motards — les Shadow Riders —, menaces contre sa propre famille. Les alliances se brouillent, les mobiles se multiplient. Le duo formé par Björn Hlynur Haraldsson (Helgi) et Heida Reed (Gréta) ancre le récit dans une tension à la fois intime et morale : comment rester intègre dans un environnement rongé par la culpabilité et les compromis ?

Autour d’eux gravitent Svandís Dóra Einarsdóttir, Arnoddur Magnus Danks ou Maria Ellingsen, figures familières du cinéma islandais, qui donnent à la série sa texture locale et sa mélancolie.

Un polar nordique classique mais sans artifice

Meurtres au pied du volcan reste fidèle à ce qui fait l’essence du polar islandais : sobriété, lente montée des tensions, regard sur la communauté et sur les plaies du passé. Pas d’effets spectaculaires, mais un récit tendu par l’observation des comportements et des paysages.

Diffusée pour la première fois en 2016 sur Arte, puis redécouverte au printemps 2024, la série revient ce jeudi comme un rappel du meilleur du genre nordique : une enquête où la vérité se cache sous les cendres, à l’image du volcan qui la domine.

  • Meurtres au pied du volcan (Hraunið)

Diffusion : jeudi 6 novembre 2025 de 20h55 à minuit sur Arte
Réalisation : Reynir Lyngdal
Avec : Björn Hlynur Haraldsson, Heida Reed, Svandís Dóra Einarsdóttir
4 épisodes d’environ 45 minutes diffusés dans la même soirée
Une série où la justice se mesure à la solitude, et où chaque silence peut devenir une preuve.