Ce soir, sur France 3, un voyage au cœur des eaux turquoises : Thalassa, aventures extrêmes — Bahamas, le royaume des requins s’offre à vous dès 22h25. Présentée par Diego Buñuel, cette escale marine ne se veut pas une simple carte postale d’évasion. Si l’on nous promet des « aventures intenses » autour du globe, c’est ici, dans l’archipel des Bahamas, que la série pose ses filets pour sonder l’une des relations les plus troublantes que l’homme entretienne avec la mer.
L’archipel a choisi de transformer le requin — souvent diabolisé — en trésor vivant. Depuis 2011, une interdiction rigoureuse de la pêche a été instaurée, faisant des eaux bahamiennes un sanctuaire où près de quarante espèces évoluent librement. Dans ce décor, Diego Buñuel propose une immersion raisonnée : il n’est pas ici question de sensation forte ou de mise en scène spectaculaire, mais d’un rendez-vous avec ceux qui regardent le requin autrement.
Le requin, roi repensé
Oubliez la silhouette menaçante, les dents prêtes à mordre le frisson : dans cette version, le requin devient à la fois symbole de vulnérabilité et de résilience. Aux Bahamas, ce sont ces animaux qui attirent chaque année des plongeurs du monde entier — une activité devenue vitale pour l’économie locale. Le tourisme subaquatique rapporte des millions de dollars, redéfinissant le rapport entre l’homme et le prédateur marin.
Parmi ces nobles habitants, le requin marteau — parfois nommé Mokarran — est l’un des plus singuliers. Diego Buñuel promet une rencontre avec cet être qui fascine autant qu’il effraie. Mais derrière la fascination, il y a aussi la vigilance : ces espèces sont aujourd’hui scrutées, protégées, étudiées.
Cristina Zenato : le geste qui raconte
C’est peut-être elle qui incarne le mieux le contraste entre danger et soin : la plongeuse Cristina Zenato consacre l’essentiel de son temps à retirer, à mains nues, les hameçons plantés dans les mâchoires des requins blessés. Un geste à la fois robuste et délicat, qui parle davantage de réparation que de conquête.
Dans ce documentaire de 52 minutes, Buñuel tisse le fil des récits : la science marine, l’engagement local, la plongée, mais aussi les visages de ceux qui cherchent à dévoiler la beauté d’un être toujours présenté comme terrifiant.
Au-delà du mythe, la conscience
Le pari de ce soir ne consiste pas à exalter le danger ou à surfer sur le spectaculaire, mais à déplacer le regard. À déconstruire les clichés du prédateur marin. À rendre visible ce que l’on ne voit pas : le rôle écologique vital de ces animaux, les défis de leur protection, la tension entre équilibre humain et monde sauvage.
Si vous acceptez de plonger avec les yeux ouverts, ce Thalassa vous propose un voyage dans la complexité — entre admiration, doute et respect. Rendez-vous ce lundi 6 octobre à 21h05 sur France 3 pour une immersion qui ne s’oublie pas.