Alors qu’Halloween approche, le public de Prime Video semble avoir trouvé son film de saison. En septième place du Top 10 France, Nefarious refait surface : un thriller psychologique américain teinté de surnaturel, sorti initialement en 2023 et signé Cary Solomon et Chuck Konzelman (God’s Not Dead). Derrière ses allures de huis clos carcéral, le film interroge la frontière trouble entre le mal psychologique et le mal absolu.

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Un duel entre foi, raison et possession

Le film s’inspire du roman A Nefarious Plot de Steve Deace. L’intrigue se concentre sur Dr. James Martin (Jordan Belfi), un psychiatre dépêché dans une prison d’État pour évaluer la santé mentale d’un tueur en série, Edward Wayne Brady (Sean Patrick Flanery), à la veille de son exécution. Ce dernier prétend être possédé par un démon nommé Nefarious.

 

Ce qui devait être une simple expertise se transforme alors en joute intellectuelle, où chaque mot du détenu érode les certitudes du médecin. À mesure que l’entretien avance, le film se resserre sur un duel presque théâtral entre deux hommes : l’un incarne la raison, l’autre le mal dans sa forme la plus rationnelle.

Le dispositif est minimaliste — deux acteurs, une cellule, un dialogue. Mais le ton, lui, oscille entre thriller psychologique et drame métaphysique. Nefarious repose presque entièrement sur la performance hallucinée de Sean Patrick Flanery, qui fait de son démon un manipulateur fascinant, capable de faire vaciller la foi d’un athée convaincu.

Un tournage chaotique, entre croyance et superstition

Le film a été tourné dans l’Oklahoma en 2021, au milieu d’incidents que les réalisateurs eux-mêmes ont interprétés comme des “manifestations” surnaturelles : pannes électriques, alarmes intempestives, accidents à répétition… À tel point qu’un prêtre aurait été invité à bénir le plateau. Ce contexte ajoute une aura presque mythologique à la production, que ses auteurs — croyants revendiqués — assument pleinement.

Cette approche a divisé la critique : pour certains, le film verse dans la démonstration religieuse ; pour d’autres, il aborde frontalement la question du mal sans céder à l’effet. Sur Rotten Tomatoes, Nefarious recueille 35 % d’avis positifs, mais un score de B+ auprès du public selon CinemaScore, preuve d’un intérêt réel malgré son positionnement singulier.

Un succès discret devenu phénomène de streaming

Sorti en avril 2023 aux États-Unis dans un circuit limité, le film avait engrangé 5,4 millions de dollars avant de trouver une seconde vie sur les plateformes. Depuis son arrivée sur Prime Video France, il s’impose dans le classement hebdomadaire, profitant d’un bouche-à-oreille solide — notamment chez les amateurs de thrillers spirituels comme The Exorcism of Emily Rose ou Fallen.

Un projet de suite est d’ailleurs en cours : Steve Deace a confirmé le développement d’une série dérivée et d’un second film, A Nefarious Carol, déjà en écriture. Sean Patrick Flanery et Jordan Belfi devraient reprendre leurs rôles.

Un choix idéal pour Halloween

Avec son huis clos tendu, sa mise en scène épurée et sa réflexion sur la foi, Nefarious s’impose comme un film de saison pour ceux qui préfèrent la tension métaphysique aux jump scares artificiels. Pas d’effets spéciaux outranciers ni de démons CGI : tout repose sur la parole, la psychologie et le doute.

Ce n’est pas un film d’horreur au sens traditionnel, mais un thriller de conscience, où le mal s’exprime avec calme et logique. Ce qui, en soi, le rend bien plus inquiétant.