Elle voulait simplement faire bouger les choses, peut-être changer deux-trois lois poussiéreuses, donner un coup de neuf aux institutions. Mais au lieu de ça, Antoinette Dunkerson, fraîchement élue Lieutenant-Gouverneure, se retrouve propulsée au beau milieu d’un théâtre d’ombres où les coulisses du pouvoir sentent le cigare froid, le sexisme rance et les alliances à géométrie variable.
Voilà le pitch — à peine caricaturé — de She the People, la nouvelle série de Tyler Perry qui débarque le 22 mai sur Netflix, prête à dynamiter les routines du genre politique avec les armes de la comédie grinçante.
Une satire politique façon Tyler Perry
Après Beauty in Black et le succès inattendu de son film The Six Triple Eight (top des vues sur Netflix en début d’année), Perry revient en force. Mais cette fois, il troque le drame romanesque contre un registre plus frontalement satirique. She the People marque sa première incursion dans la comédie sérielle sur Netflix, en s’attaquant aux dysfonctionnements institutionnels avec un humour féroce et une galerie de personnages qui oscillent entre caricature volontaire et lucidité brutale.
Antoinette Dunkerson (interprétée par Terri J. Vaughn) devient ici l’anti-figure classique de la politique télévisée : femme noire, ambitieuse, mais confrontée à un système qui ne veut ni l’entendre ni l’aider. Dès son arrivée dans les hautes sphères, elle doit naviguer entre un gouverneur paternaliste, des collègues passifs-agressifs et une famille dont les secrets ne demandent qu’à fuiter.
Un casting entre anciens complices et nouvelles voix
On retrouve dans le casting plusieurs fidèles de l’univers Perry, comme Jo Marie Payton (Meet the Browns), aux côtés de nouvelles têtes prometteuses telles que Jade Novah, Drew Olivia Tillman, ou encore Tré Boyd. Ce mélange d’habitués et de sang neuf donne à la série un rythme instable mais vivant, à l’image de son personnage principal, constamment en équilibre entre agenda politique et scandales familiaux.
Une co-création engagée, avec une vraie caution politique
Fait rare : la série est co-créée avec Niya Palmer et coproduite par Keisha Lance Bottoms, ancienne maire d’Atlanta et ex-conseillère de Joe Biden. Autant dire que les enjeux politiques ne sont pas qu’un décor ici, mais un terrain de jeu inspiré de l’intérieur. Ce n’est pas Veep, ce n’est pas non plus Scandal — c’est un entre-deux hybride, où la comédie sociale percute la realpolitik, sans craindre le ridicule ni la lucidité.
Deux salves pour une saison
La première partie de She the People (8 épisodes) sera disponible le 22 mai, la suite arrivera le 14 août. Ce découpage en deux temps permet à Netflix de maintenir l’attention sur la série pendant plusieurs mois — et à Perry de tester une formule feuilletonnante sur fond de comédie, chose rare dans son répertoire.