Sous les toits sacrés du temple Tenryū-ji, dans un Kyoto crépusculaire de la période Meiji, 292 hommes armés attendent dans le silence. Tous venus pour une promesse. Tous prêts à tuer pour 100 milliards de yens. Voici le décor posé de Last Samurai Standing, la série événement que Netflix s’apprête à lancer en novembre 2025, portée par l’acteur et chorégraphe Junichi Okada et réalisée par Michihito Fujii (The Journalist). Une production aux accents de western japonais, tirée du roman à succès Ikusagami de Shogo Imamura, lauréat du prix Naoki.

Une bataille royale dans un Japon en mutation

Loin des champs de guerre classiques du bushidō, Last Samurai Standing choisit un espace clos, tendu, presque théâtral : un tournoi de survie à huis clos dans l’enceinte d’un temple. Un jeu mortel entre guerriers fatigués du monde, convoqués par une récompense qui promet la rédemption ou la perte. À leur tête : Shujiro Saga, interprété par Junichi Okada, ancien samouraï prêt à tout pour sauver les deux seuls êtres qui comptent encore pour lui – sa femme et leur enfant malade.

Située à la fin du XIXe siècle, à la charnière entre tradition féodale et modernité impériale, la série promet de faire résonner une question toujours actuelle : que reste-t-il de l’honneur quand tout s’achète ?

Une œuvre littéraire transformée en fresque chorale

L’adaptation du roman Ikusagami a représenté un défi colossal : condenser une œuvre dense et introspective en un drame sériel sans trahir sa force originale. Michihito Fujii, en duo étroit avec Okada, a réécrit l’ensemble sous forme de plusieurs épisodes équivalents à trois longs-métrages, en veillant à ancrer l’histoire dans une esthétique cinématographique forte, sans sacrifier le souffle littéraire.

Près de 300 personnages, chacun doté de son propre costume, de son passé, de ses codes : l’ambition est claire. À rebours du minimalisme, Last Samurai Standing revendique l’ampleur et le collectif. Les influences sont nombreuses – du thriller politique au drame de guerre, en passant par les battle royale à la sauce japonaise (Battle Royale, As the Gods Will), sans oublier l’ombre portée de Kurosawa.

Junichi Okada : acteur, producteur et gardien du temple

Déjà connu pour ses rôles dans des drames historiques (The Eternal Zero, Samurai’s Promise), Junichi Okada s’empare ici d’un triple rôle : interprète principal, producteur et chorégraphe des scènes de combat. Un choix assumé et revendiqué, motivé par sa volonté de réconcilier cinéma de sabre et regard contemporain, et de toucher un public au-delà des frontières du Japon.

Son investissement est tel qu’il a failli quitter le projet si le réalisateur Fujii refusait d’en prendre les rênes. Ensemble, ils livrent une série à l’intersection du spectaculaire et de l’introspectif, où la lame coupe autant que le doute.

Une série historique pensée pour le monde

Avec Last Samurai Standing, Netflix renforce sa stratégie de production locale à portée internationale. Comme Kingdom en Corée ou Berlin en Espagne, la plateforme parie ici sur la singularité culturelle comme levier narratif mondial. Le Japon des samouraïs, souvent réduit à une imagerie décorative, devient ici le théâtre d’un jeu politique et humain, où chaque décision peut être fatale.

Ce que l’on sait (et ce que l’on attend)

  • Date de sortie : novembre 2025 sur Netflix (date exacte à confirmer)
  • Format : série en plusieurs épisodes (durée inconnue)
  • Casting : Junichi Okada dans le rôle principal, distribution en cours de révélation
  • Réalisation : Michihito Fujii
  • Production : Netflix Japon
  • Source littéraire : Ikusagami, roman de Shogo Imamura (prix Naoki 2021)