Culte en cinq épisodes. Et déjà en manque. Depuis sa mise en ligne le 22 mai sur Netflix, Sirens s’est hissée au sommet du Top 10 en France, comme une apparition. Une série qui débarque sans tapage, mais s’installe dans les conversations avec la force tranquille d’un poison lent : doux à l’entrée, amer à la sortie. Une satire domestique qui joue du piano à queue dans une maison de verre, portée par une Julianne Moore glaciale en prêtresse des apparences.
Mais maintenant que le public a tout vu, tout absorbé, tout retourné dans sa tête… la question devient obsédante : et après ?
Netflix a-t-il l’intention de prolonger ce huis clos stylisé et venimeux ? Une saison 2 de Sirens est-elle envisageable ? Ou la série restera-t-elle figée dans sa perfection autodestructrice comme un one-shot sous acide ?
Décryptage de ce que l’on sait — entre déclarations prudentes, audiences flatteuses et portes entrouvertes.
Ce qui nourrit les rumeurs d’une suite
Officiellement, Sirens a été pensée comme une mini-série, format souvent utilisé par Netflix pour des récits resserrés et conclusifs. Mais ce terme ne veut plus dire grand-chose depuis que des œuvres comme The Sinner, Beef ou Big Little Lies ont été recyclées en multi-saisons sous pression du succès.
Or, Sirens cartonne. Dès ses premières 48 heures, elle a dominé le Top 10 France, flirté avec le Top mondial, et généré un flux massif de requêtes Google sur les personnages, les thématiques… et la fin. Parce que oui : cette fin laisse un drôle de goût — pas une conclusion, plutôt une suspension.
Molly Smith Metzler, la créatrice, l’a dit dans une interview à Glamour :
« Si une suite devait exister, il faudrait qu’elle soit méritée. Les personnages ne sont pas terminés, mais ça ne veut pas dire qu’ils ont encore quelque chose à dire. »
Une façon élégante de dire que rien n’est exclu. Surtout pas si Netflix le souhaite.
Le cast est partant, mais pas à n’importe quel prix
Meghann Fahy (The White Lotus), qui incarne Devon, a confié à Town & Country qu’elle se « verrait bien replonger », à condition que la suite ait du sens. Milly Alcock, révélation de House of the Dragon, a tenu le même discours. Et Julianne Moore ? Silencieuse. Ce qui, dans son cas, pourrait presque valoir pour engagement.
Mais tous s’accordent sur un point : pas question de rallonger pour rallonger. Sirens n’est pas une série à formule, ni une mécanique policière. C’est un portrait toxique en clair-obscur, qui demande du soin — ou rien.
Netflix joue la montre
Du côté de la plateforme, pas d’annonce officielle. Mais les signaux faibles sont là. Une série qui grimpe dans les tops, qui buzz sur X (Twitter), qui titille la presse spécialisée… c’est souvent le début d’un pivot stratégique. Netflix a déjà fait ce coup plusieurs fois : laisser croire à une série limitée pour mieux sonder la demande, puis dégainer un renouvellement « surprise ».
Et comme Sirens a été produite en interne, par une équipe Netflix US, les verrous juridiques sont minimes. Autrement dit : si l’algorithme est content, la saison 2 pourrait être enclenchée d’ici quelques mois.