La saison 4 de Nouvelle École s’est terminée en installant trois profils très différents au centre du jeu : Shayne, 2L et TRZ. Leur présence en finale n’a rien d’un hasard. Chacun a imposé une manière d’aborder la compétition, un rapport au texte ou à la scène qui a façonné le rythme de l’émission. En revenant sur leur parcours, on mesure ce que cette édition a apporté au rap francophone en 2025 : des styles contrastés, des trajectoires qui ne se ressemblent pas, et une palette suffisamment large pour expliquer la force de cette saison.
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Shayne : un finaliste devenu la figure centrale de la saison
Vainqueur de cette quatrième édition, Shayne s’est imposé grâce à une progression régulière qui a redonné une trajectoire aux épisodes. Dès les auditions, son mélange de contrôle technique et d’assurance scénarise son rapport à la scène.
Il se distingue rapidement dans les battles, où il maîtrise le cadre sans chercher l’agression permanente. Le format « versus » mis en place par SCH et SDM lui a offert un terrain favorable : il a su se positionner comme un élément fiable, capable de répondre à la pression sans perdre son identité.
Sa finale confirme cette stabilité : il n’a pas explosé la dramaturgie de l’émission, mais il a consolidé une ligne artistique cohérente, suffisamment construite pour remporter le vote du jury.
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2L : l’autre pôle fort de la saison
Finaliste face à Shayne, 2L a offert un autre visage du concours : un rap carré, orienté performance, qui s’est affirmé au fil des étapes. Son parcours est marqué par une capacité à transformer chaque séquence en démonstration de solidité, que ce soit dans les cyphers ou les performances scéniques.
2L a aussi été l’un des artistes les plus commentés de la saison, notamment pour son aisance en confrontation directe. Là où Shayne installe une tension sereine, 2L propose une intensité plus frontale, parfois plus risquée, mais souvent efficace.
Son rapport au jury, et en particulier à SDM, crée un fil rouge dans l’émission : mentorat à distance, reconnaissance technique, mais aussi capacité à encaisser les critiques pour réajuster ses propositions.
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La finale oppose donc deux visions du rap, deux rythmes, deux manières d’occuper l’espace.
TRZ : le troisième pilier narratif
Troisième finaliste, TRZ apporte une couleur différente : un travail plus mélodique, un rapport à l’écriture qui glisse parfois vers l’intime, et une attitude moins tournée vers la confrontation.
Ce contraste a donné à la saison une respiration, en évitant un affrontement uniquement basé sur la technique pure.
TRZ s’est illustré dans :
– les rounds où la musicalité primait sur la performance brute,
– les épreuves de création, où son univers apparaissait avec plus de netteté,
– les featurings, étape où son sens de l’adaptation a été particulièrement remarqué.
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Il arrive en finale moins construit comme “favori” mais plus comme révélateur : un artiste qui montre un potentiel sur la durée plutôt qu’un impact immédiat.
Trois trajectoires, trois visions du rap 2025
Ce trio final rappelle la force du format Nouvelle École : il ne consacre pas un seul type d’artiste, mais permet la coexistence de profils éloignés.
Shayne symbolise la régularité, 2L la performance, TRZ la sensibilité sonore. Ensemble, ils donnent à cette saison 4 une lecture claire de ce que le rap francophone produit aujourd’hui : des artistes capables de naviguer entre plusieurs identités sonores ; des styles qui s’affinent au contact du jury ; un public prêt à suivre ces trajectoires après l’émission.
Cette diversité est probablement l’un des arguments qui pousseront Netflix à envisager une saison 5 : l’émission sert désormais autant à produire un gagnant qu’à exposer un large panel de talents.
