Netflix réinvente Mariland sous un jour nouveau. Avec My Melody & Kuromi, la plateforme mise sur un format rare — la stop-motion artisanale — pour offrir une relecture sensible de l’univers Sanrio. Prévue pour le 24 juillet 2025, cette série animée met en scène deux icônes générationnelles, My Melody et Kuromi, à l’occasion de leurs anniversaires respectifs (50 et 20 ans). Mais derrière les couleurs pastel et les sourires sucrés, c’est une histoire de dualité, de rivalité affective et d’équilibre menacé qui se dessine. Un conte mis en forme à la main, loin des grands effets numériques — et sans doute plus poignant pour cela.

Une guerre douce entre gâteaux et ténèbres

À première vue, tout semble stable à Mariland. D’un côté, My Melody, pâtissière appliquée, tient une boutique aussi généreuse que son caractère. En face, Kuromi, son éternelle rivale — ou peut-être sa jumelle d’ombre — vend des sucreries piquantes dans un décor un peu plus rock. Leurs échoppes se font face comme deux versions du monde. Jusqu’au jour où un artefact trouvé dans la forêt — un cœur étrange, presque vivant — vient troubler l’équilibre.

Ce n’est plus une question de qui vendra le plus de gâteaux. C’est un duel moral, une métaphore douce pour parler du chaos qui sommeille même dans les univers les plus naïfs.

Une animation façonnée à la main

Tomoki Misato, déjà salué pour Pui Pui Molcar, poursuit ici son travail sur les formes organiques du stop-motion. Chaque mouvement, chaque clignement d’œil est le fruit d’une construction patiente. Le studio Toruku, branche spécialisée de WIT Studio, livre ici sa première série dans ce format, et ça se sent : textures palpables, décors miniatures aux détails délicats, mise en scène de proximité qui évoque autant l’artisanat que le conte.

 

La série — découpée en 12 épisodes de 13 minutes — s’inscrit dans une tradition rare : celle de l’animation qui prend son temps. Pas de frénésie numérique. Ici, le charme se joue dans l’attente, le silence entre deux répliques, le froissement d’un ruban ou la coulée d’un glaçage.

Une écriture née à distance, mais pleine de tendresse

La scénariste Shuko Nemoto, qu’on a pu croiser sur Pretty Guardian Sailor Moon Eternal, a co-écrit les scripts à distance pendant la pandémie. Ce contexte d’isolement se ressent dans les thématiques de la série : la solitude, la communication indirecte, le besoin d’être compris sans avoir besoin de tout dire.

Les dialogues sont simples, mais précis. My Melody et Kuromi ne débattent pas : elles réagissent, elles glissent l’une contre l’autre. Et dans cette friction naît l’intimité. Comme souvent chez Sanrio, l’opposition est une manière d’aimer.

Une proposition artistique qui dépasse la cible des enfants

Bien sûr, les enfants reconnaîtront leurs héroïnes. Mais l’animation, le rythme, les dilemmes abordés — la jalousie, la peur de l’abandon, l’envie d’exister autrement — visent bien au-delà. My Melody & Kuromi n’est pas une série pour enfants seulement : c’est un miroir narratif tendu à celles et ceux qui ont grandi avec ces personnages et qui, aujourd’hui, y projettent d’autres affects.

En bref : un projet à part dans le paysage Netflix

ÉlémentDétail
TitreMy Melody & Kuromi
Date de sortie24 juillet 2025
Format12 épisodes, 13 minutes chacun
TechniqueStop-motion (studio Toruku / WIT Studio)
RéalisateurTomoki Misato
ScénaristeShuko Nemoto
MusiqueLE SSERAFIM – Kawaii
GenreConte magique, rivalité affective, animation artisanale
PlateformeNetflix (hors Japon)